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Au fil des questions au programme d'histoire-géographie des classes de lycée. Des commentaires, exercices, rappels, ...

mardi 26 avril 2011

La réunification allemande, 20 ans après : le temps des hommages

En 2010, l'Allemagne a fêté le 20e anniversaire de sa réunification, les "20 ans d'une révolution paisible et de l'unité allemande"...
Deux dates, au moins, ponctuent cette réunification : 
Celle du 31 août 1990, date à laquelle le traité d'unification de la RFA (République fédérale allemande, à l'ouest) et de la RDA (République démocratique allemande, à l'est) est signé à Berlin.
Celle du 3 octobre 1990, date à laquelle la RDA cesse d'exister, ses territoires étant totalement absorbés par la RFA
C'est cette deuxième date qui a été retenue pour célébrer le 20 ème anniversaire de la réunification. 
En septembre 2010, prélude aux cérémonies d'anniversaire, Helmut Schmidt - ex-chancelier allemand de la RFA entre 1974 et 1982 - a inauguré dans le centre de Berlin un monument rendant hommage à trois acteurs de cette réunification : George Bush père, Helmut Kohl, et Mikhaïl Gorbatchev. Le monument, inauguré en face d'une maison  qui longe le tracé de l'ancien mur de Berlin, représente les sculptures en bronze des trois leaders, hautes de 1,75 mètre et pesant 1,3 tonne chacune.
Helmut Schmidt, devant deux des trois statues formant le monument (celles de Helmut Kohl à gauche, de Mikhaïl Gorbatchev à droite)

A cette occasion, l'ex-chancelier a déclaré : 
"Tous trois, les présidents de l'Union Soviétique et des Etats-Unis ainsi que le chancelier allemand, vous avez mérité la reconnaissance de notre peuple. Car sans le courage de Gorbatchev, la prudence de Bush et la fermeté de Kohl, la réunification n'aurait jamais pu avoir lieu". 
George Bush, élu président en 1988, est salué pour sa prudence. De fait, sa politique extérieure s'inscrit dans le prolongement de celle menée par Reagan (dont il a été le vice-président de 1980 à 1988), et se traduit par des liens forts noués avec le nouveau chef de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, et une politique de soutien au processus de réunification allemande. 






Helmut Kohl, chancelier allemand à partir de 1982 ( et jusqu'en 1998, appartient à la famille politique de la CDU (chrétiens démocrates allemands). Il est l'artisan majeur de la réunification, dont la "fermeté" est ici soulignée. On peut dire en effet qu'Helmut Kohl, favorable à la réunification - dont il évoque déjà la possibilité lors d'entretiens avec le président français de l'époque, François Mitterrand - a réagi aux événements de la RDA avec une extrême rapidité. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombe ; dès le 28 novembre 1989, Helmut Kohl, sans avoir consulté la classe politique ouest-allemande ni ses alliés, propose un plan en 10 points pour la restauration de l'unité allemande. Il va s'employer ensuite à lever les principaux obstacles à la réunification : peur d'une grande Allemagne, question des frontières avec la Pologne, question des relations entre l'Allemagne réunifiée et l'Europe... Toutes les négociations aboutissent en mai 1990 à l'ouverture, à Bonn, de la conférence 2+4, qui associe la RFA et la RDA (2), ainsi que les Etats-Unis, l'URSS, la France et la Grande-Bretagne (4). Les accords 2+4 seront signés en septembre 1990.
Mikhaïl Gorbatchev et Erich Honecker en RDA en octobre 1989

Le monument salue enfin le rôle majeur joué par Mikhaïl Gorbatchev dans l'évolution vers la réunification allemande. D'abord parce qu'il est celui qui, par la politique de glasnost et de perestroïka, a entamé une politique de libéralisation en URSS, et, par voie de conséquence, dans les démocraties populaires. En octobre 1989, il est en visite en RDA et encourage le dirigeant est-allemand Erich Honecker à s'engager dans la voie des réformes. A Berlin-est, il encourage les manifestants qui demandent ces réformes. Erich Honecker fait la sourde oreille, et, un mois après, le mur de Berlin tombe.
Passée la révolution qui emporte les démocraties populaires en 1989, Mikhaïl Gorbatchev appuie le processus de réunification allemande. D'abord, en faisant savoir, dès février 1990, que l'URSS ne s'opposera pas à une réunification dont la RFA et la RDA doivent librement décider les modalités. Ensuite, en faisant savoir, en juillet 1990, - alors que le processus de réunification est largement entamé -, que la future Allemagne sera libre de déterminer à quelle alliance militaire elle souhaite appartenir, ce qui signifie en clair que l'URSS admet la sortie de la RDA du Pacte de Varsovie.


Sources : 
http://fr.rian.ru/world/20100929/187530671.html ( site de l'agence ria novosti, agence russe d'information internationale, qui a relayé l'information sur le monument à la mémoire de Gorbatchev. La source explique peut-être que la statue de Bush père n'apparaisse pas sur la photographie du monument...)
http://www.france-allemagne.fr/Helmut-Schmidt,1451.html
Institut François Mitterrand, La Lettre, n°13, Chronologie de la réunification allemande. 

Manuel de Terminales, Magnard, "Gorbatchev et la fin de la Guerre froide", p. 162 ( source de la photographie représentant Gorbatchev et Honecker). 

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